On remarque dans un texte si le traducteur était un Allemand ou un Suisse. Il faut en être conscient lorsqu’une entreprise suisse fait traduire ses textes par quelqu’un à l’étranger ou bien DeepL !

DeepL est une aide merveilleuse, mais il faut savoir qu’il a été développé en Allemagne et entraîné avec l’allemand standard – et non avec l’allemand standard suisse. Un public germanophone s’en rend compte ! En français, nous connaissons aussi cela : en France, on utilise un vocabulaire légèrement différent de celui du Québec, de la Belgique ou de la Suisse (oui “nonante”, je te parle !). Certains mots sonst même des faux amis, c’est-à-dire ils existent dans les deux pays mais ont des significations différentes (p.ex. cervelat)!

Voici quelques exemples de ce que l’on appelle des helvétismes en allemand standard suisse

FrançaisAllemand standard d’AllemagneAllemand standard Suisse
crèmeSahneRahm
fondueKäsefondueFondue
bisquitKeksGüezi / Guezli
pneuReifenPneu
toiletteKloToilette / WC
cervelatCervelat
Brühwurst
Streichwurst
Cervelat
trottoirGehsteigTrottoir
poireauPorreeLauch
racine rougeRote BeteRande
apéroUmtrunkApéro
dégustationVerkostungDegustation

Il ne s’agit là que de quelques exemples de ce que l’on appelle des helvétismes. Il existe bien d’autres mots et expressions qui sont utilisés différemment en Suisse et en Allemagne. Ce ne sont pas non plus des mots de dialecte, mais ils font partie du Hochdeutsch écrit ici (le “Schriftdeutsch”) et apparaissent également dans les dictionnaires officiels, etc.

Pourquoi est-il important de connaître ces mots et d’autres particularités du Hochdeutsch suisse (Schweizer Standarddeutsch)?

Lors de la traduction d’un texte d’une langue à une autre, les habitudes linguistiques et les différences culturelles du pays cible doivent être prises en compte (localisation). Cela est particulièrement vrai pour la traduction vers l’allemand, car l’espace germanophone (appelé espace D-A-CH) compte plusieurs langues standard régionales (en Autriche aussi, on écrit son propre allemand écrit), des particularités culturelles et des mentalités.

La relation entre la Suisse et l’Allemagne peut être compliquée. D’un point de vue linguistique, d’autant plus que les dialectes suisse allemands parlés sont très différents du Hochdeutsch, et que le “Schriftdeutsch” est notre première langue étrangère (mal aimée par beaucoup !). C’est l’une des raisons pour lesquelles, en Suisse alémanique, si vous déballez votre haut allemand scolaire, on vous répondra soit en dialecte suisse allemand, soit en français, soit en anglais, mais rarement en bon allemand.

Sympathie et image de marque

La localisation, c’est-à-dire l’adaptation du vocabulaire utilisé, est ici fortement recommandée non seulement pour améliorer la compréhension du texte, mais aussi pour faciliter l’acceptation de son contenu ! En d’autres termes, si un texte ressemble trop à de l’allemand « d’Allemagne », cela peut rendre l’expéditeur antipathique aux yeux du lecteur Suisse et amener ce dernier à rejeter le contenu !

Or, en matière de communication marketing, vous voulez faire bonne impression ! Sinon, la communication ne remplit pas son objectif. Ce n’est qu’en créant un lien émotionnel positif avec le lecteur que l’image de votre entreprise ou de votre marque peut marquer des points. Pour cela, il est important d’utiliser des expressions et des tournures “helvétiques” – et d’éviter les termes à charge négative (rappelons-le : langue étrangère mal-aimée !).

SEO – être trouvé ou non, telle est la question ici

Outre l’image de votre marque, il y a un autre enjeu si vous n’utilisez pas les mots juste dans vos textes : Vous ne serez pas trouvé par votre audience cible !

De quoi s’agit-il ? C’est très simple: aucun Suisse ne cherchera “Sahnesosse” s’il cherche une recette de “sauce à la crème”, mais en Suisse on cherchera “Rahmsauce”.

Si vous ne connaissez pas ce genre de détails, vous n’écrirez pas seulement à côté de votre groupe cible, mais aussi pour la poubelle. En effet, les moteurs de recherche ne présenteront pas les textes à un public suisse (car personne ne cherche ici “Sahnesosse”), ni à un public allemand (car les pages en rapport avec la Suisse n’y apparaissent pas en premier lieu pour les utilisateurs allemands).

Si le sujet vous intéresse, je me ferai un plaisir d’en écrire plus sur la localisation et la traduction du SEO en allemand dans ces pages dans les semaines à venir.

D’ici là, je vous recommande, ainsi qu’à vos collaborateurs du domaine de la communication, de vous familiariser avec l’allemand standard suisse. L’ouvrage de référence suivant peut vous y aider :

Schweizerhochdeutsch: Wörterbuch der Standardsprache in der deutschen Schweiz
von Hans Bickel und Christoph Landolt, Duden Verlag, 2018
Schweizerhochdeutsch: Wörterbuch der Standardsprache in der deutschen Schweiz
von Hans Bickel und Christoph Landolt, Duden Verlag, 2018

Ce livre contient non seulement une liste exhaustive de mots qui sont utilisés différemment en Suisse qu’en Allemagne, mais explique également d’autres particularités linguistiques et grammaticales de l’allemand standard suisse.

Vous avez des questions sur cet article ? N’hésitez pas à me les poser par e-mail à info@textes-en-allemand.ch ou par Messenger. Je m’efforcerai d’y répondre dans un prochain article.

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